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« Tu fais quoi ce soir ? » « Je vais faire la fête ! Et toi ? » « J’vais me coucher tôt. » « Oh papy ! T’as oublié qu’t’avais 20 ans ! » « J’ai surtout pas oublié que demain matin je vais être hyper productif tandis que toi tu seras dans un brouillard épais comme les bas de laine de mon arrière-grand-mère et que tu n’en sortiras pas de ta léthargie avant deux soleils couchants. »
Et si on parlait un peu de ce précieux sommeil ? De ces nuits réparatrices qui nous redonnent des ailes, de ce repos bienfaiteur qu’on sous-estime souvent… Pas besoin d’être un grand dormeur pour apprécier ça. Vous connaissez sûrement l’adage : « L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt ». Mais encore faut-il savoir comment se lever, et surtout comment bien se reposer pour que cet avenir soit en pleine forme !
Avoir bien dormi et ne plus traîner la fatigue accumulée des jours précédents, c’est un excellent moyen d’attaquer la journée avec énergie et de rester pleinement concentré sur ce que vous faites. En revanche, traîner cette fatigue comme un sac de sable – qu’elle soit due à des nuits de sommeil négligé ou à l’impossibilité de la combattre – c’est comme si une partie de vous, et toutes vos fonctions mentales et physiques, restait en pause… Faut que je me repose !
La régénération de notre corps passe immanquablement par un peu de repos horizontal. Si je digresse un peu, je dirais qu’une petite sieste de 20 minutes après le déjeuner, surtout après un dîner copieux, peut faire des merveilles. La digestion a ce petit pouvoir de nous endormir quand on doit être sur le front l’après-midi, et cette courte pause peut vraiment booster notre performance et notre humeur. Par contre, attention, les siestes à rallonge d’une heure ou plus risquent d’avoir l’effet inverse ! Plutôt que de vous redonner de l’énergie, vous risquez de vous retrouver dans un état semi-comateux, luttant pour remettre le moteur en marche. Bon, à moins que ce soit en plein mois de juillet, devant le Tour de France, auquel cas, vous risquez juste de louper l’arrivée de l’étape, avec une forte chance que ce soit Tadej Pogačar qui la remporte !
Revenons maintenant au sommeil, celui qui s’étend confortablement sur votre lit XXL, le vrai sommeil. Ce dernier coopère avec vous pour rendre votre vie agréablement reposée, en préservant vos forces physiques et psychiques. Indispensable à l’autorégulation (ou homéostasie) de votre organisme, le sommeil est bien plus qu’un simple « off » dans votre journée. Un manque de sommeil entraîne des troubles tels que la fatigue chronique, un manque de concentration, de l’agressivité, une humeur perturbée, une baisse des performances, et peut même être un facteur déclencheur de dépression. Si on part du principe que la plupart des gens passent un tiers de leur vie à dormir, autant donner au sommeil le statut d’allié incontournable pour en tirer le meilleur. Comme je l’ai mentionné plus tôt, il agit comme un régulateur pour notre organisme, sécrétant des hormones essentielles comme l’hormone de croissance et la mélatonine. Une enzyme appelée télomérase, qui joue un rôle clé dans le vieillissement cellulaire, peut être affectée par la qualité de votre sommeil. En d’autres termes : dormez mieux, vivez plus vieux !
Ronfleur ou non, si vous respectez votre rythme circadien, toute la chaîne anabolique et restauratrice de votre corps en profitera. Même
chose pour votre cerveau : qu’il soit bien rempli ou non, si vous accumulez entre 8 h et 9 h de sommeil (ou plus), sachez que ça ne vous rendra pas plus intelligent, mais votre système nerveux sera en pleine forme. Allez hop ! Au lit de bonne heure ce soir, ça vous évitera bien des problèmes de santé liés au manque de sommeil. Bien sûr, si vous vous couchez tard de temps en temps, les risques sont minimes. Mais une négligence à long terme, consciente ou non, va entraîner une désynchronisation de votre horloge interne. Vous finirez par ressentir cette fameuse heure où vous dormez debout, tout en essayant désespérément de garder les yeux ouverts !
« Alors les jeunes, toujours pas envie d’dormir ?! » C’est dommage, il y a des jeux vidéo à gagner ! Utiliser la ruse de l’âne et la carotte pour motiver vos ados à se coucher tôt sans trop de réticence est sans doute la méthode la plus radicale. De toute façon, tant qu’ils ne réalisent pas encore que le sommeil est essentiel à leur bien-être, autant leur donner une bonne raison d’y aller. Beaucoup d’adolescents sont touchés par le syndrome de décalage de phase de sommeil. À la puberté, leur phase circadienne se décale d’environ deux heures, ce qui complique l’endormissement. Plus ce décalage est important, plus les besoins de récupération s’intensifient. Une solution pour qu’ils retrouvent le plaisir (ou du moins la nécessité) de se coucher à une heure décente, c’est de leur donner un but, un objectif. Expliquez-leur que s’ils jouent le jeu du sommeil, ils auront plus de chances de réussir ce qu’ils entreprennent. La motivation et la détermination que vous leur transmettrez seront cruciales. Nos enfants ont besoin de guides, de soutiens et de motivation pour les aider à fermer les yeux et rouvrir les leurs avec des rêves pleins de repos et de sérénité. Mais un gros frein à cela : le téléphone portable.
Ses écrans lumineux perturbent grandement leur sommeil en retardant l’endormissement et en bloquant la production de mélatonine. Résultat : au lieu de s’ombrer dans le sommeil, ils se bousillent les yeux avec la lumière bleue en restant scotchés sur l’écran, loin du sommeil réparateur.
Dormir debout, ça devrait être réservé aux astronautes envoyés en orbite, entraînés pour défier les lois de l’apesanteur. Mais, sur le bon vieux plancher des vaches, dormir debout, ça veut dire carence en sommeil et vue floue sur la lune. Si vous vous reconnaissez dans cette situation, il est grand temps de reprendre les rênes de votre vie. Sachez que cette sensation de flou est le résultat d’une ignorance du véritable plaisir de s’épanouir sur une terre fertile (et bien reposée). Être pleinement disponible au grand jour, c’est avoir accordé à la nuit une durée suffisamment réparatrice. J’ai moi-même vécu des années à me coucher bien après minuit. Puis, un changement de vie professionnelle m’a forcé à revoir mes horaires et à aller me coucher plus tôt. En me couchant avant minuit, la différence a été énorme : mon énergie a explosé et, surtout, j’ai gagné un regain de vitalité dès le matin, à la sortie de mes draps. Ce petit changement, qui partait d’une contrainte, m’a permis de mieux respecter ma condition physique et psychique, bien plus qu’avant.
Pour finir, j’ai eu une compagne qui adorait se coucher tôt. Elle avait ce rituel bien à elle : se glisser sous sa couette, gonflée d’air doux et chaud, en lâchant un « ouf » de soulagement qui trahissait tout le bien-être qu’elle ressentait à rejoindre les poules. Mais attention, se coucher tôt ne signifiait pas pour autant être sage auprès de son coq ! Moi, je n’avais plus qu’à la rejoindre, en poussant mon chant « cocorico ! » pour marquer mon plaisir. Par contre, le matin, je laissais cela aux autres habitants de la basse-cour !
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