
Chute à l’arrière du peloton ! Une expression piquée au cyclisme qui traduit cette douleur fulgurante, tombée du ciel (sans prévenir et surtout sans faire rire), s’abattant sur un ou plusieurs corps malmenés. Les conséquences ? Plus ou moins lourdes, selon la gravité du choc et l’état des misérables esquintés. Exactement comme en amour !
Quand la déveine nous plaque au sol avec pertes et fracas, on finit toujours par se relever, l’âme en miettes, le cœur en vrac, avec cette douleur qui s’accroche à la chair et ronge l’esprit. Peu importe où la chute survient – à l’avant, au milieu ou à l’arrière de vos ambitions sentimentales, – elle laisse une empreinte indélébile. Une mémoire émotionnelle qui s’invite dans vos relations futures, se permettant même de pédaler plus vite que vos désirs, vos attentes et vos rêves. Toujours une longueur d’avance, cette diablesse, prête à s’élancer dans des échappées au long cours.
Si vous avez déjà vu un sprint, ils s’achèvent souvent par un lancer de vélo entre des chiens fous sur une ligne d’arrivée, là c’est pareil ! Le vainqueur ? Ce n’est ni l’insouciance ni l’illusion, mais cette énergie sauvage qui souffle la victoire aux autres – ne serait-ce que d’un boyau, – à commencer par vous-même et vos ambitions de cœur.
Essayer de vivre une vie à deux, c’est un peu comme parcourir le chemin à bord d’un tandem. Pas facile du tout ! Embarqués sur la même machine, on est contraints, obligés de pédaler en synchronisation, en maintenant une vitesse de croisière qui convienne à chacun. Sinon, c’est la disharmonie assurée. Le pilote entraîne le copilote dans l’aventure du couple, une aventure à la chaîne, qui doit être bien huilée pour ne pas grincer. Souvent, il y en a un qui porte la culotte, qui mène la danse, qui est le dominant, selon la formule que vous préférez.
Nous en sommes donc au stade vélodrome de cet article, où je vais parler des chutes en amour qui mettent à mal l’équilibre émotionnel et qui laissent des traces parfois indélébiles dans le cœur. La mémoire émotionnelle joue un rôle crucial dans la manière dont vous traitez les informations liées à toutes vos histoires sentimentales. Elle s’imprègne de vos ressentis, de vos humeurs, de vos actes, de vos pensées, et devient la cause de votre vibration interne. Comme une onde invisible, elle se module selon les émotions qui vous traversent. C’est elle qui agit dans l’ombre et, par effet collatéral, devient la conséquence de vos déboires amoureux.
La mécanique émotionnelle est semblable à l’énergie des souvenirs. Elle a un cadre en composite invisible, deux roues, une transmission et une chaîne qui entraîne le tout vers divers horizons. Ici, on parle de ceux en forme de cœur, brisé et à réparer autant que possible.
Que l’on se quitte d’un commun accord, que l’on se fasse plaquer, que l’on se déchire sur l’autel des anciennes espérances amoureuses, ou que l’on se sépare d’un être, quelles que soient les circonstances, la mémoire émotionnelle est comme de l’eau en ébullition. Elle ne cesse jamais de bouillir dans votre tête, sans que vous en ayez pleinement conscience.
Les quittés et les quittants réagissent de manières différentes, mais tous stockent une énergie qui va influencer leur prochaine relation. C’est vrai qu’être quitté(e) est souvent plus dur à encaisser, mais l’essentiel réside dans ce que vous faites de toutes ces émotions qui s’accumulent après chaque chute sentimentale.
Et ce n’est ni en regardant des vidéos de Best Funny Cat sur YouTube (anglicisme respecté, bien sûr) avec des paquets de mouchoirs à la main, ni en passant à une autre relation tampon, que vous allez avancer. Ce n’est pas ça qui vous amènera à rouler cheveux au vent en chantant : « Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins, heureux à bicyclette avec Paulette ! » (Ou avec Paul pour Mesdames les pédaleuses, évidemment.)
Vos relations sentimentales sont des trésors inépuisables d’informations pour comprendre comment vous les faites naître et, surtout, comment vous les sabotez. Plonger dans ces relations permet de dénouer une multitude de questionnements, éclaircir leur genèse et comprendre l’intention réelle de créer un couple. C’est un processus 2 en 1 qui vous permet d’acquérir une base solide et stable pour envisager un couple à la hauteur de l’image « modifiée » que vous en ferez.
Gardez toujours à l’esprit que l’attente de l’Autre pour combler ce qu’il vous manque est une illusion que vous ne comblerez jamais. Même si vous avez la tête dans le guidon, en ne voulant pas y croire !
Un couple, c’est une énigme qui se nourrit de nos personnalités, de nos besoins camouflés, de nos manques et de ce que l’on considère comme des incomplétudes liées à ce que notre passé nous a fait croire être la vision juste de notre état affectif et amoureux.
Cela dit, on se raconte tellement d’histoires sur ce que nous croyons vrai qu’en fin de compte, on devient un véritable concentré d’hérésies ambulantes. Certes, la réalité des faits est là, mais le véritable problème réside dans le fait que nous nous identifions à ces déboires que l’on considère comme irréversibles, et cette identification nous colle à la peau. C’est peu dire : ces expériences inscrites en nous deviennent des codes qui nous qualifient et font de nous de petits robots bien obéissants, au péril de notre propre bonheur !
Les expériences de cœur douloureuses nous paraissent souvent insurmontables. Mais si elles le sont, surtout quand elles sont récidivistes, c’est que ces fameux codes portent en eux leur propre création. Il y a tellement de messages cachés dans ces expériences, une information précieuse, qui nous aide à comprendre ce qui provoque nos désillusions.
Nos pensées jouent un rôle très important dans la manière dont nous traitons nos expériences amoureuses. On s’identifie la plupart du temps à la souffrance et à l’image que nous renvoie l’amour déchu. Enracinée dans notre inconscient, elle participe activement à transformer notre état émotionnel en un baromètre de l’amour, à mesure que nos « drames affectifs » prennent de l’ampleur.
Sa nourriture est chaque émotion qui circule dans notre corps, comme des cyclistes participant à une course de clocher. C’est dire si ça tourne en rond ! Une amplification s’installe de façon pérenne, et notre vision idéalisée de l’amour devient victime de fringales à répétition. Le bonheur de vivre une vie à deux abandonne ses illusions sur le bas-côté de la route et monte dans la voiture-balai, l’âme en peine. Et quand il ne chute pas en pensant que ce qui l’a conduit à se rapper la gueule sur l’asphalte est fatal et qu’il n’en sortira jamais, c’est tout comme.
Ne tentez pas de relativiser, de prendre de la distance, de fermer les portes ou de dire que le prochain ou la prochaine sera le bon ou la bonne partenaire. Vous ne ferez qu’accorder trop d’importance à la fuite ou, au contraire, à partir sur des bases qui ne vous mèneront nulle part, sauf vers de nouvelles peines.
Si vous avez entendu parler des mémoires karmiques qui peuvent vous empêcher de construire quelque chose de stable sentimentalement, laissez cela de côté, mettez du braquet et focalisez-vous sur la roue de devant, qui n’est autre que le symbole de l’attention à porter sur le moment présent.
Certes, on trimballe tous un tas d’énergies des vies antérieures, mais n’en faites pas une fixation. On répare une chambre à air percée pour continuer à rouler, mais il n’est pas nécessaire de changer toute la roue ! La rustine est collée, vous pouvez aussi vous éveiller à autre chose que de porter toute votre attention sur ce qui stimule l’envie de rencontre et la formation d’un couple.
Cela est très utile car cela vous permet de porter un nouveau regard sur vous-même, ce qui altère votre regard sur l’autre. Gardez en tête que tenter d’extraire une substance éphémère chez quelqu’un, telle que le bonheur, est voué à une mort certaine de votre relation. Il en va de même pour la joie, la confiance, l’équilibre mental et corporel, et tout ce qui se rapporte à l’autre pour combler ses dépendances émotionnelles.
Si votre relation est fondée sur des blessures émotionnelles, vous aurez beaucoup de mal à la gérer tout en préservant une stabilité émotionnelle. Le point de départ d’une séparation annoncée se trouve souvent dans l’ignorance des besoins fondamentaux de cette relation. À travers les divorces, la roue tourne naturellement, et elle vous invite à reprendre contact avec votre pouvoir intérieur.
Chaque histoire sentimentale mérite d’être décodée pour comprendre ce qui a produit ce voilage. Comme pour une roue de vélo, il faut jouer sur la tension, en serrant ou desserrant la tête des rayons pour retrouver l’équilibre.
In fine, le serrage et le desserrage des rayons équivalent à ne pas relâcher sa vigilance sur ses émotions, ou au contraire, à faire preuve de relâchement. Tout est une question de subtilité dans la manière de les traiter et de les disposer. Votre comportement évoluera à mesure que votre écoute intérieure émettra ses propres alertes sur vos ressentis, quels qu’ils soient. Ce sera la base pour ne plus pédaler dans la semoule dans vos relations sentimentales.
Et puis, chemin faisant, comme un jeune coureur qui participe à son premier Tour de France, vous prendrez de la caisse (acquérant ainsi de l’expérience) pour élever votre niveau et apprendre à vous relever en amour, en amortissant le choc que cela peut provoquer. Parce qu’en cyclisme, on apprend à tomber en cultivant cette étrange passion masochiste pour la douleur. À l’instar de l’amour, tomber, c’est une part de l’aventure – et se relever, c’est en faire un art.
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